La fin de l’hiver marque un réveil progressif de la nature. Parmi les bruits familiers de la faune, les Mésanges rythment alors le retour du printemps. Mais savez-vous comment identifier rapidement, et sans jumelles, les différentes Mésanges des parcs et jardins ? Dans cet article, vous découvrirez quelques astuces pour reconnaître même d’une oreille discrète les Mésanges les plus communes. Tous les extraits sonores de cet article sont mis à disposition par l’excellent site de ressources bioacoustiques Xeno-Canto.
Les deux Mésanges les plus courantes
La Mésange charbonnière et la Mésange bleue figurent de loin parmi les oiseaux les plus courants à la mangeoire. Leur identification sonore est donc facilitée par cette forte proximité avec l’Homme. La Mésange charbonnière figure parmi les plus bruyantes. Elle se reconnaît donc par ses chants dissyllabiques répétés frénétiquement durant tout le printemps. De plus, son répertoire peut varier, mais la composition reste sensiblement la même. Une série de notes alternantes, avec une touche finale quasiment toujours plus basse.
La Mésange bleue est d’apparence plus discrète, mais ne vous y fiez pas. Son chant typique imitant le rythme du hennissement d’un cheval s’entend partout au printemps ! Il suffit de tendre l’oreille pour retrouver cette composition originale. Une fois que la référence équestre vous est bien acquise, impossible de la confondre avec une autre espèce.
Deux autres Mésanges communes de nos parcs
La Mésange à longue queue et la Mésange nonnette sont des habituées des parcs, les identifier par contact sonore se révèle tout aussi facile. Commençons par la première, désormais rebaptisée Orite à longue queue selon les dernières connaissances acquises par la phylogénie moléculaire. Cet oiseau sédentaire en France se plaît dans les forêts de feuillus et d’essences mixtes. Elle fréquente donc volontiers les parcs et jardins boisés. Cette espèce n’a pas de chant spécifique, mais ses nombreux cris composés de « tsrriiih » secs et roulés, et de « sii sii sii » mélancoliques sont caractéristiques.
Souvent, la Mésange nonnette prend la tête des « rondes de mésanges », ces groupes inter-espèces comprenant aussi bien des Mésanges que parfois des Roitelets. Ce comportement grégaire hivernal facilite la recherche collective de nourriture. A la sortie de l’hiver, les groupes se défont à mesure que l’instinct de reproduction s’éveille. Le plumage de la Mésange nonnette reste difficile à distinguer de sa cousine, la Mésange boréale. Ce n’est pas le cas de son chant, répétition rapide et monosyllabique de « piu piu piu » ou de « tiup tiup tiup ».
Des espèces forestières ou montagnardes moins fréquentes
Enfin, deux dernières espèces de Mésanges faciles à reconnaitre, mais qui fréquentent des milieux plus forestiers ou montagnards. La Mésange noire, tout d’abord, présente un chant dissyllabique ou trisyllabique assez proche de la Mésange charbonnière. Mais les notes sont plus hautes, le chant moins fort et plus flûté, et la mélodie se termine assez souvent par une note aigue.
La Mésange huppée habite volontiers les parcs de boisements mixtes ou de conifères. Son chant est typique, très roulé et fortement martelé depuis son abri végétal. Outre son plumage typique, elle ne peut être confondue une fois que vous l’avez en tête ! Elle présente une aire de répartition assez large en France, mais peut se révéler plus rare dans le Sud-Ouest ou le Nord-Est de la métropole. Aussi son chant peut vous faire localement défaut malgré la présence d’imposants conifères.