Depuis 2008, la Liste Rouge des espèces menacées en France dresse un bilan de l’état de santé de notre biodiversité. Seize ans après sa création, l’UICN dresse un bilan anniversaire. Le Comité français de l’UICN et l’unité PatriNat (OFB-MNHN-CNRS-IRD) publient aujourd’hui un rapport de synthèse de cet outil d’évaluation de la biodiversité. Le rapport, disponible en ligne, souligne un effritement constant et préoccupant de la faune et de la flore sur notre territoire.
Les rôles de la Liste rouge nationale sont multiples. Elle constitue tout d’abord un inventaire du risque de disparition des espèces sur notre territoire. En identifiant ces espèces, elle permet de lister celles ayant le besoin le plus urgent de mesures de conservation. Cette base de donnée, robuste et cohérente, est une ressource scientifique standardisée utile à la recherche. Elle permet également un suivi temporel de l’évolution des tendances des populations. Enfin, elle contribue à sensibiliser l’opinion public et les responsables politiques à la protection de la biodiversité.
Le bilan aujourd’hui disponible est inquiétant :
– 17 367 espèces évaluées en France métropolitaine et en outre-mer ;
– 2 903 espèces classées comme menacées ;
– 189 espèces ont disparu de France, dont certaines sont également éteintes au niveau mondial.
La Liste rouge a-t-elle fait pour autant progresser la protection de la biodiversité en France ? Les chercheurs veulent se montrer optimistes. Selon eux, cet outil a permis, durant ces 16 ans écoulés, de soutenir de réels efforts de conservation. Parmi les avancées, le bilan cite divers Plans nationaux d’actions, l’élaboration d’atlas naturalistes, ou encore la loi « Biodiversité » de 2016. Difficile de conclure si ces quelques avancées ont réellement fait progresser la conservation de la biodiversité en France. Ou si nous assistons actuellement à une stratégie de pansements sur une jambe de bois. La Liste rouge demeure toutefois un outil important, qui ne cesse de s’améliorer. Actuellement, 3200 espèces classées en « données insuffisantes » nécessitent une évaluation. Mais cet outil sera-t-il pour autant le triste spectateur du déclin de la biodiversité ?