Le programme STOC-EPS

Le STOC-EPS désigne un programme de suivi des populations d’oiseaux dont le Centre de Recherches par le Baguage des Populations d’Oiseaux (CRBPO) coordonne le suivi scientifique. Le STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) se propose d’évaluer les variations spatiales et temporelles de l’abondance des populations nicheuses d’oiseaux communs. Ce programme se décline sous différentes facettes. Le STOC Capture concerne les bagueurs agréés, tandis que le STOC-EPS (Échantillonnages Ponctuels Simples) est un suivi direct sur le terrain.

Moineau soulcie (Petronia petronia) . Crédit photo Guillaume Calu

Qui peut participer ?

Le programme se déroule chaque année, du 1er avril au 15 juin. Le coordinateur national du CRBPO, épaulé des coordinateurs locaux, effectue un tirage au sort des carrés. Tout ornithologue volontaire (professionnels ou amateurs) peut alors participer au suivi d’un site de 2×2 km sélectionné aléatoirement dans un rayon de 10 km autour d’un point fourni par le participant. Le carré tiré au sort permet d’avoir une représentativité maximale des différents habitats et des résultats généralisables à l’ensemble des populations nationales des espèces concernées.

L’observateur doit répartir à l’intérieur de son carré 10 points de comptage de manière homogène et proportionnellement aux habitats présents. Sur ces points de comptage, il effectue deux relevés de 5 minutes exactement (= EPS) chaque printemps, à au moins 4 semaines d’intervalle, avant et après la date charnière du 8 mai. Afin de mesurer les décalages de phénologie dus au réchauffement climatique, il est possible depuis 2011 d’effectuer un passage précoce entre le 1er et le 31 mars, et si possible à quatre semaines d’intervalle avec le passage d’avril.

Renseigner ses données EPS

L’observateur procède au comptage le matin, entre 6-7 heures et 10 heures. Tous les oiseaux vus et entendus sont notés sur la fiche relevé. Les jumelles sont utilisées uniquement pour identifier un oiseau préalablement détecté, et non pour rechercher des observations. La distance de contact est prise en compte selon quatre catégories (comprises entre 0 et 200 mètres). S’il n’est pas obligatoire d’être aussi précis, le protocole recommande de noter cette information supplémentaire. L’observateur renseigne les espèces selon les codes fournis par le protocole STOC-EPS. Les codifications sont celles utilisées dans les banques de données du CRBPO. Par exemple : Roselin cramoisi CARERY). A noter également que l’interface Visionature des sites Faune propose un module de saisie STOC simplifiant cette démarche. Enfin, l’observateur consigne également les conditions météorologiques (couverture nuageuse, pluie, vent, visibilité) le jour de son relevé.

Le programme STOC-EPS prend aussi en compte les habitats des sites relevés. L’observateur remplit donc une fiche habitat pour décrire le type d’habitat de chaque point d’écoute (dans un rayon de 200 mètres autour du point). Il se reporte pour se faire aux codes décrits dans le protocole complet. Les fiches habitats comprennent ainsi un tableau de dix lignes (pour chaque point d’écoute du carré sélectionné) avec deux colonnes pour les habitats principaux et secondaires (désignés par des codes lettres). Chaque colonne se subdivise en codes chiffres pour plus de précisions. Par exemple : un lac naturel oligotrophe aura le code F.3.1.2 . Ces fiches sont à renouveler chaque année afin de prendre en compte d’éventuelles modifications du biotope.

Suivi du protocole et résultats

Enfin, le même observateur réitère ces relevés oiseaux et habitats chaque année. Le réseau national fonctionne donc sur la base de coordinations locales servant de relais auprès des observateurs. Le protocole de suivi du programme STOC-EPS est également disponible sur Vigie-Nature. Les observateurs intéressés pourront y trouver les contacts à joindre pour participer au programme.

Les données collectées renseignent donc sur l’état des populations nicheuses d’oiseaux communs sur ces trente dernières années. Les espèces inféodées aux milieux agricoles (-38 %) et milieux bâtis (-24 %) sont en déclin, tandis que les espèces généralistes augmentent (+22 %). Les espèces forestières, quant à elles, se maintiennent (-1 %). De manière générale, les oiseaux communs sont donc en déclin en France (-14 %). Un constat particulièrement préoccupant, alors que la biodiversité connaît une crise majeure mondiale.

L’indicateur par habitats permet de suivre l’évolution de l’avifaune commune française (crédits : vigienature.fr)

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