Identifier sur le terrain les Gobemouches migrateurs

Visiteurs communs de la migration postnuptiale, les gobemouches annoncent la rentrée des classes ! Ces passereaux de la famille des Muscicapidae sont cependant délicats à déterminer en cette période. D’autant plus que seuls les plumages mâles nuptiaux permettent une identification aisée ! Aussi, dans cet article, nous reviendrons sur trois espèces visibles en France durant ce mois de septembre. Il s’agit du Gobemouche gris (Muscicapa striata), du Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca) et du Gobemouche à collier (Ficedula albicollis).

Caractéristiques du plumage

Le Gobemouche gris présente tout d’abord le plus de facilités d’identification. En effet, son plumage gris terne et sa calotte arrondie et striée le rendent facilement reconnaissables. Les juvéniles sont reconnaissables aux couvertures alaires tachetées de pâle.

Gobemouche gris
Gobemouche gris (Muscicapa striata). Crédits : Ron Knight (UK), 2007, licence CC.

Pour les Gobemouches noirs et à collier, l’exercice devient plus complexe. En effet, inutile de rechercher le collier blanc sur la nuque du mâle nuptial ! Commençons par bien mémoriser le Gobemouche noir femelle et de 1er hiver. Le dos est brun uniforme, le ventre blanc sale. Sur les rémiges tertiaires, une tâche blanche s’étendant en liserés se distingue au second regard. Remarquez le liseré blanc perpendiculaire bordant les grandes couvertures alaires. Il se ramifie en une légère virgule sur les rémiges primaires.

Gobemouche noir
Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca). Crédits : Juan Emilio (Espagne), 2011, licence CC.

Si nous avons affaire à un Gobemouche à collier de 1er hiver ou adulte femelle, cette légère virgule serait une grande tâche blanche. De même, les 1er hiver ont parfois une seconde barre alaire le long des scapulaires. L’exercice est difficile, convenons-en, mais repérer cette tâche blanche (ou son absence) à la base des rémiges primaires est un excellent moyen de déterminer l’espèce sur le terrain.

Attention cependant à ne pas appliquer à la lettre ces critères chez les mâles adultes nuptiaux ! En effet, Les sous-espèces F. hypoleuca speculigera et F. hypoleuca iberiae du Gobemouche noir ont aussi une grosse tâche blanche à la base des rémiges primaires. Ce qui les différencie donc de la sous-espèce nominale F. hypoleuca hypoleuca. Mais rassurez-vous, ces deux sous-espèces trompeuses ne sont présentes qu’au nord-ouest de l’Afrique et centre de l’Espagne.

Gobemouche à collier
Même chez le Gobemouche à collier mâle nuptial (Ficedula albicollis), la tâche des couvertures primaires est importante. Frank Vassen (Pologne), 2011, licence CC.

Critères sonores

Si le Gobemouche gris est souvent silencieux en migration (obs. personnelle), le Gobemouche noir est très loquace. Au point que durant la migration, il peut localement devenir l’espèce majoritairement contactée ! La distinction des cris de contact entre Gobemouches noir et à collier peut ainsi s’avérer utile sur le terrain.

Quelques liens pour aller plus loin :

Moyle et al. (2015). Phylogeny and biogeography of Ficedula flycatchers (Aves: Muscicapidae): Novel results from fresh source material. Molecular Phylogenetics and Evolution, 82(A), 87-94. [En ligne]

Ornithomedia – Identifier les oiseaux des jardins et des parcs au printemps et en été (2020). [En ligne]

Samplonius & Both. (2019). Climate Change May Affect Fatal Competition between Two Bird Species. Current Biology. [En ligne]

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